📣 Les fonctionnaires territoriaux s’engagent !
✍️ La Gazette des communes publie ce jour la Tribune que j’ai signée avec plusieurs collègues soucieux de préserver un service public de qualité pour toutes et tous face au risque de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Elle est ouverte à la signature sur change.org ➡️ https://chng.it/Zh4hJq6wsm
🙌🏼 Soyons fier·es de notre engagement !
La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le Président de la République à la suite des résultats des élections européennes crée les conditions d’une victoire possible de l’extrême-droite, incarnée par le Rassemblement national et ses alliés. Une telle victoire représenterait une menace sans précédent depuis 1945 envers le service public, ses valeurs, son fonctionnement et son accès pour toutes et tous.
En tant qu’élèves fonctionnaires territoriaux et cadres territoriaux en poste, et parce que nous sommes des fonctionnaires-citoyens libres de leur expression, nous ne pouvons pas demeurer silencieux face à cette menace et réaffirmons notre attachement viscéral aux valeurs de liberté, d’égalité, de dignité et de solidarité qui caractérisent le service public.
Désormais, le vote des fonctionnaires pour l’extrême-droite n’est plus une exception.
En 2022, à l’élection présidentielle, 36% des fonctionnaires territoriaux s’étant déplacés aux urnes ont donné leur voix aux candidats d’extrême droite.
À travers ce vote, c’est un sentiment profond de déclassement qui s’exprime et qui a pris racine dans le dénigrement des fonctionnaires à l’œuvre depuis des années, et dans le déclin continu de leur pouvoir d’achat. À cela se sont ajoutées les restrictions de moyens alloués aux services publics et les réformes précipitées qui les désorganisent. En conséquence, la capacité de nos administrations à répondre aux besoins croissants des populations vulnérables a été remise en cause. C’est ainsi tout le sens de nos métiers qui se perd.
Pourtant, les idées d’extrême droite sont incompatibles avec les valeurs fondamentales du service public et d’un service public local universel et de qualité.
L’une des valeurs cardinales du service public est l’égalité de traitement, quelles que soient les origines, quel que soit le territoire. Ce service public pour toutes et tous s’oppose à la logique de préférence nationale et de discriminations généralisées qui guiderait les politiques publiques sous l’impulsion d’un gouvernement dirigé par l’extrême-droite.
Le service public garantit également la non-discrimination dans l’accès aux services et à l’emploi publics, quels que soient l’origine réelle ou supposée, le genre, l’orientation sexuelle, le handicap. Par ailleurs, le service public est essentiel pour protéger les plus vulnérables face au choc climatique et pour mener à bien la transition écologique, et ce alors que l’extrême droite nie la réalité du dérèglement climatique.
L’incompatibilité des idées d’extrême-droite avec les valeurs du service public et la démocratie locale a été observée dans les collectivités territoriales dont ses représentants ont la charge. Les droits des oppositions sociales et politiques ont été bafoués. Les associations d’aide aux plus démuni·es, sportives et culturelles ont fait l’objet d’attaques permanentes et de coupes budgétaires. Les services publics locaux tels que la restauration scolaire ont été instrumentalisés pour discriminer les enfants.
Dès lors, quelle responsabilité des fonctionnaires territoriaux dans la période que nous vivons ?
Plus que l’élection de parlementaires, ce qui se jouera ces prochaines semaines, c’est le sens même de ce que nous sommes et de notre engagement pour le service public local, tant le projet porté par l’extrême-droite s’oppose au service public imaginé à la Libération, garant de l’intérêt général et des valeurs de la République.
Au sentiment de déclassement qui fait le terreau des idées d’extrême-droite doit être opposé un service public local fort. Garantir l’accès aux services de première nécessité, telle que la santé et la distribution d’eau potable, notamment dans les collectivités d’Outre-mer, c’est assurer la dignité de leurs habitant·es. Préserver les services de proximité, les écoles, les centres sociaux, en particulier dans les territoires ruraux et péri-urbains, c’est consolider la cohésion sociale et offrir à la jeunesse les moyens de son émancipation. Ouvrir des places en crèches, des bibliothèques et des lieux culturels, des espaces verts, des lieux d’accueil des usager·ères, c’est répondre au besoin croissant de service public.
Alors que le service public ne tient aujourd’hui que par l’engagement quotidien de celles et ceux qui le font vivre, il ne survivra demain que par leur mobilisation.
Nous appelons donc l’ensemble des agents publics à participer à la mise en mouvement de la société civile et de la jeunesse en votant les 30 juin et 7 juillet prochains contre les idées d’extrême-droite et pour défendre le service public et ses valeurs.